L’amour, le big love… Ce truc qu’on veut tous avoir et qui, au final, régit beaucoup de domaines de nos vies, si on y réfléchit bien. C’est un sujet que j’avais envie d’aborder depuis très longtemps, mais comme c’est quelque chose qui ne concerne jamais que moi et que généralement, d’autres personnes sont impliquées dans l’histoire, je trouvais délicat d’en parler. Sauf qu’à travers les dernières années, j’ai appris énormément à ce sujet que je pensais connaître par coeur. Et dernièrement, j’ai eu une illumination et j’ai compris des choses vraiment fortes. Je me devais de vous en parler. Et peut-être que ça vous aidera. Ou pas, peut-être que vous savez déjà tout ça et que vous penserez que je suis ridicule. Soit. Je m’en fiche. Je suis trop heureuse de m’être rendue compte de tout ça maintenant, à 32 ans. Et de pouvoir poursuivre le reste de mon existence avec cette nouvelle notion.
Un jour mon prince viendra
Je ne vous apprends rien en vous disant qu’on vit dans une société hyper romantisée. J’entends par là que l’amour, c’est le centre de tellement de choses. Les films, les livres, les chansons… même la publicité. Et bien sûr, l’amour, c’est vaste, mais là je parle surtout de l’amour romantique. L’amour qui a lieu dans un couple (ou plus). Le problème, c’est que dans la majorité des cas, on nous montre une version de l’amour bien précise : le début d’une histoire. Les papillons dans le ventre, la passion, le romantisme… Bref, le meilleur des deux partis. Par exemple, dans une comédie romantique, le film se termine sur le couple qui vient de se mettre ensemble et point final. On a pas la vision de ce qui se passe après. Alors que c’est finalement ça, le plus important et le plus central dans un couple. C’est la vie de tous les jours. Le début d’une histoire, bien sûr que c’est haut en couleur et que ça fait rêver. Mais si c’est notre seule approche de ce qu’est l’amour, alors on est mal barrés.
Je pense que c’est important de questionner ces représentations de l’amour et du couple qu’on nous martèle à tout va. Pour ça, je vous conseille le livre de Mona Chollet : “Réinventer l’amour“, qui déconstruit pas mal de choses d’un point de vue féministe. Ou alors, vous pouvez écouter Amy et Melody dans leur épisode de podcast “Lausanne, New York” sur l’amour. Et par rapport à soi-même aussi, je trouve que c’est fondamental de se repositionner sur notre vision de l’amour. Réfléchir ce que ça représente pour nous, si c’est des choses qu’on trouve réellement justes ou si c’est juste par habitude qu’on voit les choses ainsi.
L’amour, une aspiration ?
Moi, personnellement, j’ai un sacré bagage sur le thème de l’amour. Bon, j’ai grandi avec une personne qui m’a bien fait comprendre que l’amour, c’était pas gratuit. Et que l’amour, ça se méritait. Ca fait que mes relations ont sans cesse été des façons pour moi d’exister. J’ai un peu honte de le dire, mais depuis mes 14 ans, j’ai rarement été seule. J’avais ce besoin d’exister à travers le couple et à travers l’amour de l’autre. Pas très sain tout ça. Mais c’est ainsi que je me sentais vivante. J’aurais beaucoup d’exemples et de choses à raconter à ce sujet, mais ce n’est pas le but.
Par contre, dans ma déconstruction, une chose m’a interpelée. J’ai souvent joué aux Sims et lorsque l’on crée son personnage, on peut lui choisir une aspiration. Ca peut être la famille, la créativité, la nature, le sport, la fortune, etc. Et parmi ces aspirations, il y a l’amour. Ca n’étonnera personne si je vous dis que je choisissais automatiquement l’amour quand je jouais aux Sims, du coup. Mais j’ai réfléchi et je me suis demandée si vraiment, l’amour est-il une chose à laquelle aspirer ? Est-ce que vraiment, on veut que notre vie tourne autour de ça ? Enfin, c’est un peu le cas de tout le monde. Etre humain, c’est avoir la capacité d’aimer et de souhaiter recevoir de l’amour. Mais est-ce que c’est quelque chose qui peut nous définir réellement ? N’est-ce pas plus important d’aspirer à l’art ou à la connaissance ? Tout en ayant de l’amour dans sa vie, en plus ? Parce que si on fait de l’amour notre aspiration principale et notre pilier, c’est quand même assez risqué. L’amour, ça repose généralement pas que sur nos épaules. En tout cas dans la vision qu’on s’en fait la plupart du temps. Alors il se passe quoi quand on a personne dans sa vie ? Personne à aimer ? Il y a tout qui s’effondre à ce moment-là. Et c’est pas bon..
S’aimer soi-même
Je ne vous apprends rien en vous disant que c’est important de s’aimer soi-même. C’est un truc qu’on entend partout. Mais est-ce que vous avez déjà pris le temps de réellement vous attarder sur ce conseil ? Je vous disais plus haut que j’ai grandi en plaçant mon existence et ma valeur dans les mains de personnes extérieures. Pour moi, c’était impossible de m’aimer si personne d’autre ne m’aimait. Surtout d’un point de vue amoureux. Je ne me définissais qu’à travers mes relations. Sans surprise, ça m’a mis dans des situations peu agréables et avec des personnes peu recommandables. A cause de ça, je me suis mise en danger plus d’une fois. Mais sur le moment, j’étais persuadée que c’est tout ce que je méritais, de toute façon. J’avais trop peur du rejet et de l’abandon. Parce que ça signifiait ne plus exister. Je sais que ça peut paraître extrême, mais honnêtement, c’est ça que je ressentais et ce n’est que maintenant que j’arrive à prendre du recul. Et quand j’y pense, je me dis que 32 ans, ce n’est pas si tard pour m’en rendre compte. Avec un peu de chance, j’ai encore une cinquantaine d’année devant moi, alors ça va.
Donc, en comprenant que l’amour n’est pas une aspiration centrale en soi et que je peux exister au-delà de l’amour que les autres pourraient m’apporter, j’ai fait un pas gigantesque vers la liberté. Bon, je suis toujours en train d’apprendre et de tester cette théorie. Il y a des jours plus faciles que d’autres. Mais vraiment, je me sens tellement plus légère d’avoir compris ça. Et pendant longtemps, je ressentais beaucoup de culpabilité suivant à quelle relation passée je pensais. Avec le recul, j’arrive à comprendre ce qui m’a poussée à trainer avec des types horribles et à tolérer des choses plutôt immondes. Et aujourd’hui, je suis dans une position qui me permet de sortir de ce schéma négatif. Je ne suis pas encore totalement à l’aise avec l’idée de m’aimer pour moi-même, mais c’est quand même de plus en plus facile. Je vous en reparlerai bientôt, à mon avis.
L’idéal amoureux
Un autre point que je souhaitais aborder ici, c’est l’impact des réseaux sociaux et de cet idéal amoureux qui, au fond, est un peu un mythe. On l’a évoqué plus haut avec le problème des films, chansons ou autres… Mais dernièrement, je me suis rendue compte de l’existence d’un certain type de contenu, qui se veut positif et féministe, mais que je trouve au final passablement dérangeant. Il s’agit de contenu qui pousse les femmes (on parle là d’un point de vue hétérosexuel du coup) à ne pas accepter le strict minimum. De demander plus, d’en attendre davantage et d’appliquer une politique “zéro excuse”. Je comprends d’où ça vient et à quel point, en tant que femme, on tolère beaucoup de comportements problématiques et que dans l’ensemble, on mérite bien mieux. Sauf que là, ce genre de contenu est tellement polarisé. C’est soit tout noir, soit tout blanc. Et je ne me rendais pas compte, mais ce type de propos m’a beaucoup influencée. Et pas forcément d’un point de vue positif.
Maintenant que j’ai compris ça, j’arrive à voir les nuances de l’amour. Il n’existe pas une seule façon d’aimer. Et chaque personne sur cette Terre exprimera son amour d’une manière différente. S’assurer que mon ordinateur est à jour et que je peux m’en servir sans problème, c’est tout autant fort que de recevoir des fleurs. C’est l’intention derrière qui compte. Et de voir ça, c’est vraiment important. Bien sûr, c’est tout aussi important d’exprimer ses besoins et si l’autre n’y fait pas attention, alors ça ne peut pas marcher. Mais, lorsque le couple ne colle pas à 100% à l’idée qu’on en a (ou l’idée qu’on pense qu’on devrait en avoir), il est vital de prendre du recul et de regarder l’ensemble de la relation et ne pas s’arrêter à des petites choses futiles. Les mises à jour d’un ordinateur, c’est pas le plus romantique ou le plus sexy, mais l’intention qui est derrière, c’est quand même du soin et de l’amour. Et c’est ça qui compte.
Réparer au lieu de jeter
Je terminerai ce (long) article en parlant de l’importance de réussir à se remettre en question et d’essayer de comprendre où est l’essentiel. Un couple va forcément rencontrer des périodes plus difficiles que d’autres. La vie est ainsi faite. Mais comme je le disais plus haut, c’est important de prendre du recul lors de ces moments-là. Qu’est-ce qui se passe dans la vie de l’autre ? Quelle est ma part de responsabilité dans ce qui nous arrive ? Que pouvons-nous faire pour améliorer les choses ? L’amour, le couple, c’est du travail aussi. Tomber amoureux, ça ne se contrôle pas vraiment, par contre, je suis convaincue que d’aimer quelqu’un, c’est en partie un choix. Alors quand on fait ce choix, il est important d’y mettre tout son coeur. Il existe toujours des solutions pour réparer ce qui doit l’être. Et je me suis rendue compte que l’amour, le vrai, c’est peut-être ce choix, justement. Choisir l’autre dans tout son entier, malgré ses défauts, ses maladresses et son fonctionnement qui lui est propre. L’aimer pour qui il est réellement, sans essayer de le changer pour tenter d’entrer dans une case. L’amour idéal, ça n’existe pas. L’amour imparfait oui. Et c’est ça qui est beau. Ca permet aussi d’être soi-même et d’être aimé sans condition. Voilà, je crois que c’est ça, le véritable amour.
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Quel est votre rapport à l’amour ?
Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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