Avant de commencer, je souhaite vous prévenir que cet article traitera de dépression et d’idées suicidaires. Entre autres. Alors, si ce sont des sujets délicats pour vous, ne lisez pas cet article. Et si vous souhaitez un résumé très succinct : 2024 a été une année de merde. Voilà, c’est dit. Bisous bisous et… il est temps pour moi de faire le bilan de ces douze derniers mois, afin de tourner la page et avancer une bonne fois pour toute.
Les prémisses de la dépression
Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut remettre certaines choses dans leur contexte. En 2023, j’ai déménagé dans une région inconnue, laissant derrière moi mes habitudes, ma vie de famille, mes amis et surtout, mon fils de 5-6 ans. C’était suite à une rupture et à un changement de vie assez drastique. Il y a eu énormément de nouveautés en même temps : nouvel appartement, nouvel environnement, nouveau travail et nouvelle relation. Au départ, je voyais ce changement d’un point de vue positif. J’avais vraiment l’impression que c’était un nouveau départ. Pourtant, ces changements ont été bien plus complexes que je ne l’avais anticipé… Et ma nouvelle relation n’était pas aussi belle que je l’avais imaginé.
Tout s’écroule petit à petit
Petit à petit, les choses se détériorent. Ma relation amoureuse me fait souffrir, mais je refuse de l’admettre. Je tente par tous les moyens d’améliorer les choses, pensant que le problème vient clairement de moi. J’essaie. Mais ça ne suffit jamais. J’essaie encore. Je m’épuise. Et à côté de ça, la situation au travail est extrêmement compliquée. Je me vois forcée de tout gérer, tout mener, tout analyser, tout prendre en charge, sans que ce ne soit mon rôle. Je n’en dors plus la nuit. Petit à petit, ces problèmes-là s’ajoutent aux changements survenus en trop grand nombre. Je ne sais plus à quoi me retenir. J’ai perdu tous mes repères…
Attention, danger
En décembre 2023, je tire la sonnette d’alarme au travail. J’exprime ce qui ne va pas. J’ai espoir que les choses changent. Puis, dans ma vie privée, je me sens peu à peu perdre contact avec la réalité. Je ne me reconnais plus. Je traverse des crises d’angoisse énormes, je ressens de la peur, de la jalousie, de la honte et je tombe dans un abysse sans fond. Ca, c’est ce que je me suis dit en janvier, lorsque je suis en train de sangloter sur le sol de ma cuisine et que je n’arrive plus à me reprendre. Heureusement, j’ai ce réflexe incroyable de recontacter ma psy, qui m’a suivie durant plusieurs années auparavant. Je commence alors une nouvelle thérapie. Les choses sont en marche. Je ne peux qu’aller mieux, non ?
Quand le masque tombe
Mai arrive. Voilà plusieurs mois que chaque jour, je me rends au travail la boule au ventre, ne sachant pas à quoi m’attendre. Les réunions pour trouver des solutions s’enchaînent, mais rien ne change. Et du côté relationnel, je ne sais plus sur quel pied danser. Je ne dors plus tant je pleure. Je ne gère plus du tout mes émotions et j’ai l’impression de devenir folle. Je tiens bon. Je continue de fonctionner comme je peux. Le soir, au milieu de mes sanglots, je me répète en boucle : “j’suis toute seule”. Et à plusieurs reprises, je me dis que ce serait tellement plus simple de ne plus exister. Je me dis tout un tas de choses atroces. Et ces crises se déclenchent si facilement. Il suffit d’un mot de travers, un reproche, ou même un silence de celui que j’aime alors… Ou de constater à quel point je ne suis rien, pour personne. Enfin. Si. Mes enfants. Heureusement qu’ils sont là. Je crois honnêtement que sans leur présence, j’aurais eu beaucoup plus de mal à me raccrocher à la vie.
L’arrivée des antidépresseurs
Et finalement, fin mai, je craque. Je suis au bord du gouffre et je me rends compte que la seule chose que je peux faire pour l’instant, c’est me protéger du mieux que je peux. Comment ? Je fais pause au niveau du travail. Je reste à la maison, je vois ma psy chaque semaine et je commence un traitement d’antidépresseurs. Les effets positifs trainent à se faire ressentir. Contrairement aux effets secondaires, qui m’assomment : extrême fatigue, démangeaisons sur tout le corps pendant une dizaine de jours, envie de rien et… incapacité de pleurer. Moi qui évacue toujours tout à travers les larmes, là, je n’y arrive plus. Un jour, lors d’une crise, en juin, j’ai dû sortir m’aérer. Sans ça, la rage que j’avais en moi m’aurait amenée à me faire du mal. C’était horrible. Heureusement, au bout d’un certain temps, les antidépresseurs ont fait effet et je me suis sentie plus calme.
Vers la sérénité ?
Je dois dire que les antidépresseurs m’ont permis de reposer mon esprit. J’ai enfin réussi à dormir la nuit et je ne passais plus mon temps à pleurer. Grâce à eux, j’avais l’esprit clair. Pour la première fois depuis bien longtemps. J’ai réussi à me détacher d’énormément de choses. J’étais prête à quitter mon travail et en chercher un autre si c’était nécessaire. Je me sentais aussi bien plus forte mentalement et ça m’a permis de poser un regard neutre sur la relation que j’étais en train de nourrir. Sans grande surprise, c’était une relation tout sauf saine. Ca n’a pas été possible de me détacher d’un coup et ça a pris encore quelques aller-retours avant de dire réellement stop. Mais j’y suis arrivée.
En route vers la guérison
Depuis cet automne, les choses ont beaucoup changé. La situation au travail s’est drastiquement améliorée et je suis devenue responsable de la bibliothèque. Chose à laquelle je n’aurais jamais songé il y a quelques mois. J’ai réussi à mettre un terme à la relation dans laquelle j’étais et qui m’a passablement détruite. J’ai appris à me détacher un peu du regard des autres et d’exister pour moi. Maintenant, je suis plus ou moins seule et clairement, ce n’est pas quelque chose que j’apprécie. J’en ai souffert durant plusieurs mois, de cette solitude imposée. Mais aujourd’hui, j’apprends à l’apprivoiser. Ce n’est pas encore parfait et j’ai encore des blessures à traiter. Pourtant, quand je regarde en arrière vers 2024, je me souviens principalement des moments de désespoir où je ne voyais plus aucune lueur au bout du tunnel. Cette dépression, cette crise, cette détresse psychologique, elle a été bien réelle. Et elle m’a accompagnée durant la majorité de 2024. Malgré toutes ces pensées qui me disaient que je n’avais plus rien à faire ici, je suis toujours là. Et j’avance. Et je réapprends à accueillir la vie. Même si pour l’instant, elle n’est pas exactement comme je le souhaiterais. Elle est déjà mille fois mieux qu’avant.
Merci à mes ami.e.s pour leur présence en 2024.
Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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