Affirmer que ça me fait ni chaud ni froid d’écrire ces quelques mots sur mon blog, ce serait un sacrément gros mensonge. Honnêtement, je suis très émotive. Le blog, l’écriture, c’est quelque chose qui fait partie de moi et de mon identité. Avoir dû mettre tout ça sur pause pendant de longs mois, ce fut difficile. Et j’ai aussi passablement mis de côté l’écriture en général alors que je sais que c’est quelque chose qui m’aide à aller de l’avant et à appréhender la vie. J’ai peut-être fait l’autruche. Oui, ça doit être ça. Mais aujourd’hui, je ressens vraiment le besoin de remettre l’écriture et le partage au centre de ma vie. Ou en tout cas, lui donner une plus grande place. Après tout, j’ai de la place à disposition, maintenant… Je vous raconte ce qui s’est passé dernièrement et où j’en suis actuellement ?
Retour en arrière
On est présentement début octobre 2023 et je crois bien que mes remises en question ont débuté environ à cette période, il y a quatre ans, en 2019. Puis est venu le COVID et évidemment, ça a chamboulé pas mal de choses. Dans cette période incertaine, il y a aussi eu une grande remise en question dans ma vie personnelle. Je me questionnais sur la voie professionnelle que j’avais choisie, surtout après mon burn out… Ma vie amoureuse a connu des hauts et des bas, des détours et retours. Ce qui nous amène à l’automne 2021, où, encore une fois, tout a volé en éclat. Mon grand-papa décède, assez subitement. Toute la famille est chamboulée et on essaie d’aller de l’avant malgré tout. C’était sans compter sur ma mère qui nous annonce juste après qu’elle a un cancer et qu’elle va bientôt mourir. En l’espace de deux mois, on a dû affronter deux décès et on a eu très peu de temps pour s’y préparer. Début 2022, il a fallu gérer l’administratif de ma maman, trier ses affaires… Et penser à faire son deuil, aussi. Ensuite, le rest de 2022 est une sorte de tourbillon gigantesque où j’ai vraiment plus touché terre. Je suis beaucoup trop sortie, j’ai beaucoup trop bu et j’ai fréquenté des gens pas très recommandables. Je crois que j’avais besoin de me donner l’illusion que je maîtrisais quelque chose. Alors que c’était de loin pas le cas. Et j’essayais d’oublier aussi. Je pense qu’à ce moment de ma vie, j’aurais eu besoin de quelqu’un qui m’ancrerait. Qui m’aiderait à affronter tout ça. Mais j’ai été très seule dans ce processus. Et une chose en entraînant une autre, début 2023, c’est la rupture.
Mettre la seconde vitesse
A mon avis, j’évite l’écriture depuis tous ces mois parce que justement, je ne veux pas affronter la réalité et la douleur que ça implique. Mais tôt ou tard, il faut faire face à ses démons. Et je suis bien placée pour savoir que ce n’est jamais judicieux de tout garder en soi. Pourquoi je ne l’ai pas fait avant ? Tout simplement parce que ces quelques mois ont été intenses et que j’étais constamment dans le mouvement. Il n’y a que maintenant que je peux enfin prendre le temps de me poser et de penser à tout ça. Rendez-vous bien compte, au début de l’année, au moment de la rupture, j’avais un statut d’indépendante, mais j’occupais mes journées à garder mon fils. J’étais donc plutôt maman au foyer avec quelques contrats d’indépendante de temps en temps. Sauf que là, je n’avais plus le choix, je devais retrouver un travail afin de quitter le domicile et vivre ma vie. Sur le moment, le processus semblait sans fin et sans issue. Mais j’ai eu confiance. Je savais que je trouverais quelque chose, que je m’en sortirais. Durant ces quelques mois, j’ai très peu dormi (et pas super bien sur le canapé), j’ai beaucoup pleuré et j’ai passé beaucoup d’heures à chercher un travail. Puis, il a fallu chercher un logement. Aujourd’hui, ça fait 5 mois que j’occupe mon nouveau poste et 3 mois que j’ai déménagé.
Nouvel environnement, ajustements nécessaires
Vous le savez tout autant que moi, la vie est chère. Mon salaire me permet de vivre convenablement, mais malheureusement, la ville où je vivais en famille a des loyers hors de mes moyens. Alors j’ai cherché un logement qui se trouvait sur la ligne du train qui passe dans la ville où je travaille. J’ai cherché. Halluciné en voyant les prix. Visité. Espéré. Et finalement, j’ai trouvé un appartement. Moi qui ai toujours grandi en ville, je me retrouve au pied des montagnes, dans un village (assez grand tout de même) et je dois à présent faire environ une heure de trajet pour me rendre au travail. Mais il me semblait important d’offrir à mon fils aîné et à moi-même un environnement sain, plutôt qu’un logement décrépi dans un quartier douteux d’une grande ville. Ici, on a de la place, l’école est tout près et on est loin du bruit et du stress de la ville. Le truc, c’est qu’en ayant déménagé “si” loin, je ne vois presque plus mon fils de 5 ans. Il est resté avec son papa, pour une multitude de raisons. Et c’est très bien comme ça, pour lui du moins. Pour moi, c’est plus douloureux. Etre loin de lui me pèse. Enormément. C’est un sujet très sensible et lorsque j’y pense, j’ai beaucoup de mal à m’arrêter de pleurer. Je me demande si un jour je m’y habituerais ou si vraiment, c’est une blessure qui ne se refermera pas. Seul le temps nous le dira.
Aller de l’avant
Voilà pourquoi j’ai plus de temps à disposition. Et je vous assure que c’est déroutant. Je passais mes journées à m’occuper de mon fils, ensuite il y a eu cette urgence de trouver un emploi et de déménager. Et maintenant que le remous s’est calmé, je suis un peu désemparée devant ce temps libre. Je sais que j’ai encore beaucoup de choses à guérir. Ca ne se fait pas en un claquement de doigts. Je suis toujours partiellement dans le deuil de ma maman. Et je suis aussi en plein deuil de cette relation qui aura duré plus de dix ans. C’est pas rien. C’est un tiers de ma vie. Et c’est par conséquent aussi le deuil d’une certaine version de moi et de ce que je visualisais de ma vie. Maintenant, il faut que je me reconstruise. A 32 ans, c’est pas super super facile. D’autant plus qu’il y a toujours des choses administratives à gérer, des cartons à ranger, des souvenirs à trier… Et une nouvelle configuration à trouver. Je vais me laisser le temps. Accueillir les émotions qui viennent et continuer à aller de l’avant.
Et vous, comment vous allez ?
Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
Solange says
Oh Jade ! Tu as tellement vécu de choses ses dernières années que tu peux être fière de toi et de toute la force que tu as eu et as encore pour traverses toutes ces épreuves.
Je suis persuadée que ce renouveau est un mal pour un bien et je te souhaite tout le meilleur pour l’avenir!
Jade says
Merci Solange, toi-même tu sais par quoi je suis passée, haha ! Et merci de ton amitié au fil de ces années 🙂
Virginie says
Coucou Jade,
Après la lecture de tes mots, j’ai juste envie de te prendre dans les bras et te dire que ça va aller 💙 J’espère du fond du cœur que la rédaction de cet article t’a un peu soulagée et que tes nouveaux départs t’épanouiront 🙏🏻
Je t’embrasse,
Virginie
Jade says
Merci Virginie, ça me touche vraiment beaucoup. Ca m’a effectivement fait du bien, ça a débloqué quelque chose et je suis prête à continuer sur une bonne voie 🙂