Dans quelques jours, ça fera une année que ma maman n’est plus là. Et même après tout ce temps, j’ai souvent de la peine à vraiment réaliser. Ces douze derniers mois ont été peu ordinaires, entre le deuil, le tri de ses affaires, la paperasse à gérer… Sans oublier qu’il a fallu continuer à s’occuper des enfants, de la maison, du travail et ne pas s’oublier, au milieu de tout ça. Autant vous le dire tout de suite : c’était dur. Et je pense que je suis passée par tant d’états différents ces derniers mois, comme si j’étais sur des montagnes russes sans fin.
Emotions mélangées
Ma maman et moi, on avait pas forcément une très bonne relation. Et je lui en veux pour beaucoup de choses. Mais je suis aussi reconnaissante sur plein d’aspects. Et déjà, rien que ça, c’est pas toujours facile à accepter et à dire à la face du monde. Alors quand elle est partie et que les gens m’ont dit qu’ils pensaient bien à moi, parce que quand même, ça doit être horrible de perdre sa maman si jeune… J’étais plutôt perplexe. Un peu honteuse aussi, de dire que pour moi, c’était un nouveau départ. Même si c’était difficile de la voir partir, c’est aussi un poids gigantesque qui s’est envolé. Et à mon avis, peu de gens comprennent ça. Pourtant, ce que j’ai ressenti au fil de ces mois n’est pas aussi simple que ça. Je n’ai pas simplement été soulagée et je n’ai pas sauté de joie non plus. J’ai dû faire face à énormément de colère, que je ne savais pas comment exprimer. De l’incompréhension aussi. Et de la tristesse. Tristesse que je ne pensais pas ressentir. Ces émotions se sont retrouvées à divers instants, parfois quand je m’y attendais et parfois, elles s’invitaient à l’improviste.
Mission : gestion
C’est à moi que la tâche de gérer l’administratif a été confiée et heureusement, elle avait bien préparé ses affaires. Toutefois, je ne me sentais pas du tout à l’aise là-dedans. A la moindre question, mon réflexe aurait été de lui demander. Sauf que là, impossible. Ca a pris du temps et beaucoup d’énergie et on reçoit encore du courrier à son nom… Preuve que je n’ai pas encore résilié tous ses abonnements. Et bien sûr, il a fallu s’occuper de trier ses affaires. Il y a quelques années, elle avait déjà effectué un sacré tri et je savais plus ou moins à quoi m’attendre. Mais en fait non. Pas du tout. Beaucoup d’objets qui me faisaient penser à elle, que j’aurais récupéré avec plaisir, ne faisaient plus partie du tableau. Il a fallu se faire une raison. Tout comme le fait que, même si elle se savait en fin de vie, elle ne nous ait laissé aucune lettre. Ca aussi, ce fut dur de l’accepter.
On fait ce qu’on peut
En triant ses affaires, j’ai essayé de comprendre. Comprendre qui elle était, ce qu’elle avait traversé et la vie qu’elle avait eu. Et je pense qu’il n’est pas toujours facile d’accepter que nos parents sont des êtres humains à part entière et qu’au final, ils ont fait ce qu’ils pouvaient avec les ressources qu’ils avaient. Me rendre compte de ça en observant les vieilles photos, les bibelots ou autres, ça m’a permis de mieux faire mon deuil. Et aussi de mieux guérir ma relation avec elle. Et c’est aussi possible de comprendre et d’avoir de la compassion pour elle sans non plus effacer mon vécu. Certaines choses font partie de moi et c’est inscrit à l’encre indélébile. Mais je peux apprendre à vivre avec. Et être reconnaissante de sa présence dans ma vie, comme de son absence. Does that make sense ?
Et maintenant ?
Maintenant que ça fait bientôt une année qu’elle est partie et que je regarde les derniers mois avec un peu de recul, j’ai envie de me féliciter. Parce que ça a été dur. Mais j’ai tout de même réussi à avancer. J’ai effectué tellement de choses concrètes, pris en charge des responsabilités… tout en faisant un travail de guérison. Bon, à mon avis, je ne suis pas encore sortie de tout ça et toute ma vie, j’aurai une blessure en rapport à ma relation avec elle et à son départ. C’est pas quelque chose qui s’efface si facilement. Et il y a des jours où elle me manque énormément. Où j’aurais juste envie de lui partager certains trucs. Il y a certaines étapes de ma vie ou de celle de mes enfants auxquelles elle n’assistera jamais et ça fait toujours bizarre d’y penser. Mais c’est mieux comme ça. Elle a transmis de l’amour autour d’elle, elle a laissé son emprunte. On ne l’oublie pas. Et elle nous montre régulièrement que malgré tout, elle est toujours là, avec nous et qu’elle nous aime. Et moi, de mon côté, je continue à me construire. A 31 ans, je peux enfin être moi-même sans recevoir des critiques ou des remarques dénigrantes. Je pense que c’est un mal pour un bien, au final. Et à chaque fois que je me dis “mais qu’est-ce qu’elle en penserait ? Qu’est-ce qu’elle dirait ?”, la réponse est simple : elle ne me dirait pas quelque chose qui me fait du bien. Alors même si son absence est douloureuse, c’est mieux comme ça.
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Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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