Je sens que ces mots ont besoin de sortir, que j’ai besoin de m’exprimer. Honnêtement, je pensais que j’allais mieux. Mais j’ai bien peur que ce ne soit finalement pas le cas… Je sais pertinemment que la guérison ne s’effectue pas de façon linéaire. Et si je regarde en arrière, je remarque que je vais bien mieux. Mais peut-être que je n’ai pas su voir à quel point j’étais tombée bas. A quel point j’allais extrêmement mal. Et qu’en comparaison, je vais mieux, mais c’est un peu comme si j’étais juste sortie du sous-sol et que j’avais encore finalement tout un escalier à grimper…
Le contexte
Je ne sais pas s’il est nécessaire de rappeler le contexte. Peut-être. Donc… pour faire court… En 2023, je me suis séparée du papa de mon fils, qui avait alors tout juste 5 ans. Cette relation a duré plus de dix ans. J’ai déménagé, j’ai commencé un nouveau travail et j’ai rencontré une nouvelle personne. La séparation et le changement de vie ont été difficiles. D’autant plus que j’ai totalement changé d’environnement et que je vis dans une région où je ne connais personne. De plus, mon fils est resté avec son papa et je ne le vois plus que deux week-ends sur trois. Dur. A tous ces chamboulements, on ajoute un climat très compliqué au travail et la nouvelle relation qui en fait, s’avère extrêmement toxique. Je suis arrivée au point de souhaiter ne plus vouloir exister. A ne plus réussir à fonctionner normalement… J’ai littéralement sombré. Comme jamais j’ai sombré auparavant dans ma vie.
Et aujourd’hui ?
Nous sommes en février 2025. La séparation date d’il y a deux ans. J’ai toujours du mal à accepter que ce n’est plus ma vie. J’ai du mal à naviguer… sans vraiment réussir à comprendre ce que cette relation représente, ou comment me comporter avec lui. J’ai perdu un énorme repère en quittant cette relation. J’ai aussi perdu mon quotidien avec mon fils. En ce qui concerne mon autre relation, après plusieurs mois à souffrir comme jamais, je suis parvenue à y mettre un terme. Mais je sens qu’il y a d’énormes séquelles. Je me pose beaucoup de questions sur qui je suis, ses paroles ayant planté une certaine mauvaise herbe dans mon esprit. Je fais face à la solitude et c’est extrêmement désagréable. Douloureux. Par contre, une des choses qui s’est réellement améliorée, c’est la situation au travail et ça, j’en suis infiniment reconnaissante.
Vivre pour soi
Pour la première fois de ma vie, je vis pour moi. Je ne suis pas en train de mettre un masque pour plaire aux autres. J’ai grandi en vivant pour ma mère, puis pour mon premier enfant, puis pour ma relation de plus de dix ans, ensuite pour mon deuxième fils et finalement, pour ma dernière relation. J’ai jamais vécu pour moi. Et donc, j’ai jamais vraiment su qui j’étais réellement. Je me suis toujours adaptée et fait en sorte d’entrer dans un moule, sans imposer mes choix. Résultat ? Je ne sais pas ce que je veux. Et j’ai l’impression de ne pas avoir le droit d’exister, si c’est pour exister pour moi. Comme si je n’avais de valeur que lorsque je suis en relation avec un autre individu. C’est globalement sur ça que je travaille depuis plusieurs mois… Bien sûr, j’ai fait des progrès et j’ai réussi à déconstruire certains schémas de pensées. Par exemple, je me rends compte que ma valeur est indépendante de mon statut relationnel. Et que mes envies et mes besoins sont légitimes.
C’est si dur…
Mais franchement, j’ai l’impression de tellement m’épuiser pour faire tout ce travail sur moi-même. Je suis fatiguée de constamment faire des efforts, faire des choix conscients. Et j’ai parfois l’impression que c’est totalement inutile. Honnêtement, c’est mille fois plus facile d’endosser le rôle de maman lorsque mon fils est là. Alors, c’est lui qui est au centre de mes actions. Je n’ai pas besoin de me mettre en priorité et je sais exactement quel rôle m’est attribué. Je n’ai pas besoin de réfléchir et c’est tellement plus simple. Par contre, quand je suis seule, comme aujourd’hui, c’est tellement difficile de faire face à la solitude. De savoir ce que je veux faire, de trouver la moindre once de motivation ou même d’envie. Comme si tout était gris et que rien n’avait d’intérêt. Et pourtant, j’ai l’impression de faire tout ce qu’il faut pour y arriver.
Ca ne suffit apparemment pas
Je prends du temps pour moi, je lis, je fais du sport, je vais dehors, je vois des gens, je regarde des films, j’écris, je peins, je mange sainement, je prends soin de ma peau, je vois une psy, je prends des antidépresseurs, j’écoute de la musique… je fais TELLEMENT d’efforts pour aller mieux. Mais ça ne suffit pas. Je me sens toujours si vide. Sur YouTube, rien ne m’intéresse. Sur Netflix, tout me parait insipide… La musique ne me fait plus autant vibrer… J’en ai marre d’enchainer les livres. Rien ne me fait plaisir. Et je ne sais pas quoi faire de plus. Et je crois que le fait de mettre autant d’énergie dans cet effort et de voir que ça ne marche pas, c’est d’autant plus frustrant. Sans oublier de dire que je n’aime pas me plaindre. J’aime pas jouer la victime. J’essaie constamment de voir le verre à moitié plein et de trouver des solutions. Mais là, y a rien qui marche. La douleur est si forte, si vive. Les larmes coulent toutes seules et elles brûlent mes joues. Je ne sais pas quoi faire de plus.
C’est pas ça que je voulais
Plus jeune, je n’avais pas forcément de plan de comment j’imaginais ma vie d’adulte. Mais petit à petit, elle s’est construite et ça avait du sens. J’étais heureuse d’avoir un amoureux, une famille, des enfants autour de moi… Mais la réalité n’a finalement pas suivi. Il faut que je me souvienne que si cette relation s’est terminée, c’est qu’il y avait une véritable raison. Mais quand même, je n’aurais jamais pensé vivre loin de mon fils. J’essaie de me faire à l’idée… parce que je n’ai pas le choix. Mais là, présentement, ma vie ne ressemble pas du tout à ce que j’aurais voulu. Un jour, quand je parlais de ma situation à ma dernière relation (celle qui m’a mise six pieds sous terre), il m’a dit que j’avais choisi de déménager et que j’avais choisi tout ça. Alors que non. J’avais choisi une réalité qui était fausse. Une réalité où je pensais qu’il m’aimait. Une réalité où je pensais que je serais heureuse. Sauf que maintenant, je suis seule. Loin. Et je me sens affreusement vide. Et pourtant, j’essaie.
Merci de m’avoir lue <3
Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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