Ce confinement qui bouscule tout

Nous voici donc pour la plupart en confinement. J’aurais pas forcément pensé revenir sur le blog dans des circonstances pareilles. D’ailleurs, j’avais prévu de garder un calendrier éditorial du tonnerre dans mon précédent article… qui date de janvier. Hum hum. Les choses ne se sont clairement pas déroulées comme je l’imaginais. Mais bon, la vie est ainsi faite, non ? Alors voilà, je profite de ce temps de pause, ce temps en suspend, pour revenir par ici. J’ai eu de nombreuses idées qui m’ont traversé l’esprit ces derniers jours, sans vraiment réussir à les exprimer. Et dans tout ça, j’ai eu un peu l’envie de parler de mon quotidien, sans pour autant non plus m’apitoyer sur mon sort. Parce que c’est pas mon genre et que je prône la bonne humeur. Et qu’en plus, je suis en bonne santé et qu’il en va de même pour mes proches. Mais tout de même, avant d’écrire un article plein de confettis et de paillettes pour voir le confinement d’un point de vue positif, il me semblait important de parler un peu de ce qu’on vit en ce moment.

Mesures suisses

En ce samedi 28 mars 2020, la Suisse n’est toujours pas rentrée en confinement total. Contrairement au pays limitrophes, nous avons encore la possibilité de sortir et beaucoup de personnes travaillent toujours. Pourtant, la Confédération invite la population à limiter au maximum ses sorties et a interdit les rassemblements de plus de cinq personnes. Certaines régions ont pris des mesures plus fermes, d’autres ont juste suivi les recommandations fédérales. Certains disent qu’il faudrait renforcer l’interdiction de sortir… Probablement que ce serait judicieux, mais en même temps, pour le peu de fois où je suis sortie, je n’ai pas constaté de grands rassemblements. Et lorsque l’on croise des gens, on s’évite, on garde une distance. Bien sûr, il y a aussi les bobets qui prennent ça pour des vacances et qui vont faire des grillades, qui font des soirées chez eux… Mais en tant qu’optimiste, j’ai l’espoir que le peuple suisse soit assez intelligent pour mesurer l’importance de rester chez soi.

Télétravail et école à la maison

Je venais de débuter un nouveau contrat en bibliothèque début mars. Autant vous dire que j’ai pas fait long feu. Maintenant, tout le personnel a été invité à rester à la maison. Quant à mon copain, lui fait du télétravail. Les écoles et crèches ont fermé, alors les enfants sont là, eux aussi. Heureusement, notre appartement est grand et on a de l’espace. Ce qui est assez difficile, c’est qu’Arthur, qui a maintenant 2 ans, ne comprend pas pourquoi son papa est à la maison mais ne peut pas jouer avec lui. On a droit à des petites crises de larmes assez régulièrement… Quant à Samuel et à l’école à la maison… On a reçu plusieurs fiches à imprimer sauf qu’il a fallu que je commande une nouvelle cartouche d’encre pour pouvoir les lui fournir… Alors on a un peu de retard dans le travail à effectuer, mais bon, on se rattrapera. Sans compter qu’il a lu vingt chapitres de Harry Potter et la Coupe de Feu en trois jours…

Sortir ou ne pas sortir ?

Comme je vous l’indiquais plus haut, on a encore le droit de sortir. Pourtant, on évite au maximum. Alors tant qu’il fait beau, on profite de notre terrasse. On monte des livres, des jouets, des craies et on s’occupe au soleil. On observe les quelques trains qui circulent toujours. On écoute les oiseaux chanter, qui sont si nombreux en cette période de confinement… Lorsque l’on sort, c’est pour aller faire les courses. Et ça, on ne le fait plus en famille, on y va seul. Par contre, ce matin, on s’est octroyé une sortie en famille. Une petite promenade dans la nature. Heureusement, on a pas croisé beaucoup de monde. Mais c’est vrai qu’avec des enfants, c’est assez difficile de ne pas les laisser se dépenser à l’extérieur. Alors, on fait au mieux.

Faire les courses autrement

J’avais aussi un peu envie d’aborder le thème des courses. D’habitude, on prépare une liste de choses à acheter. Et je fais attention aux produits que j’achète. Mais maintenant, on fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a. Le 13 mars, lorsque le Conseil Fédéral a annoncé les premières mesures de confinement, de nombreux rayons été vides. Ce qui m’a le plus choqué, c’était le rayon des légumes. Je comprends qu’on fasse des réserves de pâtes, parce que ça se garde… Mais alors qu’il n’y ait plus de légumes ou de fruits, j’ai trouvé ça hallucinant. Maintenant, les rayons sont plus ou moins remplis. Ca dépend un peu du produit. Et c’est aussi toute une autre logistique d’aller faire ses courses en ce temps de confinement… On est priés de se désinfecter les mains à l’arrivée, de ne plus utiliser de paniers ou de caddies… A certains endroits et à certaines heures, on doit faire la file pour pouvoir entrer dans le magasin, pour limiter le nombre de personnes à l’intérieur. Et ce qui m’a le plus surpris (et un peu peiné, j’avoue), c’est que certains rayons ont été condamnés car leurs produits ne sont pas considérés comme de première nécessité. Ainsi, en grande surface, on ne peut plus acheter de sous-vêtements, ou de kit de couture. Sans oublier le rayon des livres qui a été condamné… Par contre, les teintures pour cheveux et les classeurs sont toujours disponibles. Va savoir ?

Commander en ligne

Une autre question se pose à présent, puisque les magasins non alimentaires ont été fermés. Certains produits ne peuvent être obtenus que par commande en ligne. Mais quelle est la limite à se poser ? Comment estimer ce qui est de première nécessité ou qui ne l’est pas ? Là aussi, je pense qu’il vaut mieux se poser des questions de nécessité et faire des compromis. Par exemple, pour égayer un peu notre quotidien, on a commandé des craies pour pouvoir dessiner sur la terrasse. Par la même occasion, j’ai commandé l’encre pour mon imprimante et… tant qu’à faire, des Legos pour Samuel pour qu’il puisse un peu s’occuper aussi. Mais voilà, ça s’arrête là. Je ne vais pas commander d’autres produits qui ne me sont pas nécessaires lors de ce confinement. Pareil pour les livres, je peux trouver d’autres moyens de me procurer de la lecture que de commander une montagne de livres par peur de manquer… (En voilà un thème intéressant, la peur du manque… A développer dans un futur article, peut-être ?) Par contre, pour se réchauffer un peu le coeur, j’ai décidé d’écrire des lettres et des cartes. Et si tout à coup, on estime qu’il faut diminuer le flux postal, on s’adaptera.

This too shall pass

Ca aussi, ça finira par passer. Cette pandémie, c’est clairement pas une situation agréable. Mais on s’adapte. On tient le coup. On fait des efforts individuels pour le bien de la collectivité. Et surtout, on fait de notre mieux. A mon avis, ce confinement dû à la situation actuelle va radicalement changer de nombreuses choses. Notre rapport à la consommation va changer, notre rapport à la nature, à l’autre, à la liberté… Et je me réjouis vraiment de voir tous les changements positifs que ça va engendrer. En attendant, continuez de rester chez vous. Gardez espoir. Pensez à ceux qui luttent contre ce virus et aux personnes malades. N’oubliez pas qu’ensemble, on est plus forts, même en restant chacun chez soi. Faites attention à vous.

 

 

Comment vous sentez-vous face à ce confinement ?