Encore quelques jours avant d’avoir 31 ans. Je prends enfin le temps de rédiger cet article qui me tient à coeur depuis plusieurs mois. J’avais envie d’illustrer ce que c’est d’avoir 30 ans après une pandémie, dans une société qui se noie dans le capitalisme et qui fait semblant de ne pas voir la catastrophe écologique qui nous arrive dessus en pleine gueule. Alors, peut-être que cet article sera moins “bonne humeur” que ce que j’ai l’habitude d’écrire. Mais qu’importe. La réalité, c’est pas toujours tout rose.
Egalité ?
Evidemment, le droit des femmes* a beaucoup évolué ces dernières années. Pourtant, je ressens que ce sont des choses fragiles, qui peuvent rapidement être remises en question. Il n’y a qu’à voir le débat autour de l’IVG, ou toute cette culture du viol qui continue de faire des ravages au quotidien. En 2022, il n’est toujours pas possible pour une femme* de mettre une robe en plein été (en pleine canicule, mais on y revient plus tard) sans recevoir des remarques bien dégueulasses, des regards appuyés ou des sifflements. L’égalité, c’est pas juste un truc abstrait. L’égalité, c’est aussi être prise en considération comme des personnes à part entière. Et ça, ça commence dans la rue. Dès qu’on interagit avec quelqu’un d’autre.
En 2022, on doit continuer à se battre pour faire valoir nos droits. En 2022, on se reçoit toujours des remarques concernant notre désir ou non d’enfants, que ce soit en entretien d’embauche ou aux repas de famille. En 2022, on ne pose pas la question aux hommes de savoir si ça pose problème pour la vie de famille de se faire envoyer plusieurs semaines à l’étranger “pour le travail”. Non, on part du principe que c’est la femme qui gère les enfants, de toute façon. En 2022, on parle de charge mentale, mais c’est rigolo dans une BD, dans la vraie vie, “on exagère”. Alors, oui, on a le droit de voter, on a le droit d’avoir notre propre compte en banque… Mais au final, est-ce que c’est pas la base, en fait ? Est-ce que pour avoir une véritable égalité, il ne faudrait pas revoir tout le squelette de la société ?
Capitalisme, je t’emmerde
D’ailleurs ! La société de 2022 continue de s’articuler autour de ce fameux capitalisme. Toujours plus, toujours plus vite ! Heureusement, on est beaucoup à s’être rendus compte des dégâts qu’on causait. Quand je pense à mes débuts dans le blogging, par exemple, j’achetais tellement de produits pour les présenter sur le blog. Aujourd’hui, j’achète considérablement moins. Et je réutilise ce que j’ai. Bien sûr, je ne suis pas parfaite et il m’arrive de m’acheter des nouveaux produits cosmétiques. A mon avis, c’est important de se rendre compte de ce capitalisme, de cette société qui nous pousse à vouloir toujours plus. C’est le premier pas pour ralentir tout ça et le stopper. Et cette mentalité de “toujours plus”, ça a aussi un impact dans notre mental. On veut être plus productif, avoir plus d’abonnés sur les réseaux… Et si on arrêtait de mesurer la quantité et qu’on favorisait la qualité ?
Beaucoup trop chaud
J’écris ces lignes en juin 2022 et on est au bord de la première canicule de l’année. Les températures avoisinent les 30-35 degrés, voire même 40 degrés en France. C’est étouffant, c’est affolant. Moi-même, à 30 ans, je ressens physiquement le malaise d’être exposée à de telles températures. Je ne peux imaginer ce que vivent les personnes qui travaillent à l’extérieur, en plein soleil, en mouvement constant. Ou les personnes âgées, qui sont plus sensibles à cette chaleur. Et cette chaleur n’est que la pointe de l’iceberg (de lave en fusion). Je crois que ce qui me désole le plus, outre l’indifférence des nations, c’est de se dire qu’en 2020, pendant le confinement et le ralentissement de l’économie et des usines, on avait réussi à freiner nos émissions de CO2 de manière drastique. On a tous les outils en main, on pourrait agir. Mais on ne fait rien. Et quand je pense à mes enfants, à leur avenir, à mon propre avenir et à celui de tous les êtres vivants de la Terre, j’ai envie de pleurer. C’est peut-être pour ça qu’on ne fait rien, parce que ça nous fait trop peur et que ça nous rend trop triste. On préfère faire l’autruche et continuer de laisser Total passer des contrats avec le Qatar…
Déconstruction
Puisque j’ai 30 ans, j’ai grandi dans les années 90 et les années 2000. Les années où Britney était la reine du monde. Honnêtement, je garde de bons souvenirs de ces années. Parce que justement, on pouvait consommer sans culpabilité. On pouvait collectionner les cartes Pokémon, regarder MTV toute la journée et faire des bonhommes de neige en hiver. Mais grandir durant ces années, c’est aussi être face à la misogynie constante et présente partout. Britney Spears en est un excellent exemple (le podcast de Lausanne New York sur le sujet est génial). J’ai grandi en voyant toutes les autres femmes comme des rivales et non pas comme des alliées. Aujourd’hui, je me déconstruis encore. Je pense même qu’on a jamais fini de se déconstruire et d’apprendre à respecter les autres. Et j’ai l’impression que certaines générations plus âgées que moi ont de la peine à faire ce travail-là. Dans tous les cas, je suis extrêmement reconnaissante d’avoir cette capacité à déconstruire tous ces schémas qui ont été implanté en moi.
Mélange doux-amer
Donc, avoir 30 ans en 2022, c’est comment ? Même si j’ai parlé des aspects plutôt négatifs que je peux constater dans la société, il y a tout de même du bon. Je me sens plutôt en sécurité, j’ai de l’eau potable à mon robinet, je peux aller voir Bruce Springsteen en concert et j’apprécie de voir de plus en plus de gens queer autour de moi… Et j’ai un petit espoir que tout n’est pas perdu. Je vois chez les jeunes de 10 ans de moins que moi, une sorte de flamme. Une envie d’être écoutés. Que ce soit à travers des individus qui interpellent Macron sur ses ministres, ou à travers des mouvements pour le climat ou le droit des femmes*. J’ai foi en l’humanité. Je veux y croire. Et je continuerai de me battre pour que chacun.e d’entre nous ait une vie digne et épanouie. Dans 30 ans, je veux être surprise. Je veux me dire que finalement, on s’en est bien sortis et que notre relation avec la planète et les autres êtres vivants n’a jamais été meilleure. Utopiste ?
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Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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