C’est en 2021 que l’on s’est rencontrées. J’ai d’abord eu une première expérience douteuse, avec une psy qui ne me correspondait pas. J’aurais pu baisser les bras et rester sur cette première expérience. Mais j’ai persévéré. Et au détour d’une recommandation, j’ai rencontré ma psy actuelle. On a fait un sacré bout de chemin ensemble. Elle a assisté à beaucoup d’évènements marquants de ma vie. Et comme la santé mentale est encore un sujet un peu tabou, je trouvais utile de vous parler de mon propre parcours.
Il était une fois… ma mère
Lorsque je suis arrivée dans son cabinet, j’ai parlé de ce qui se passait dans ma vie. De ce qui n’allait pas. J’étais en plein burn out, en pleine crise identitaire et je ne savais plus à quoi m’accrocher dans me relation amoureuse. Le terrain était fertile pour discuter durant des heures. Il faut dire qu’en 2021, j’ai été très proche de quelqu’un qui m’a fait réaliser beaucoup de choses sur ma vie et mes relations. En particulier avec ma mère. Ce thème-là a donc vite pris le dessus dans mes sessions de thérapie. Petit à petit, j’ai pu repérer certains schémas et essayer de me positionner pour faire entendre ma voix. C’était dur. Alors, j’ai opté pour la solution d’ignorer le plus possible ses remarques et de m’effacer dès que possible. Bon, fin 2021, elle est décédée. Alors là aussi, c’était un sacré truc à digérer. Mais je savais que j’étais entourée et bien soutenue, avec ma psy pas loin. Et heureusement, on avait déjà décortiqué cette relation bien en profondeur. Et ça a clairement aidé d’avoir fait ce travail là au préalable.
Retour en enfance
Ca ne vous surprendra probablement pas, si je vous dis que ce qu’on vit en tant qu’enfant est formateur pour l’adulte qu’on devient. L’attachement, la confiance en soi, l’anxiété, ou autres… ce sont généralement des choses qui prennent racine dans l’enfance. Comprendre ça, ça aide énormément à accepter qui on est et expliquer pourquoi on fonctionne comme on le fait. De mon côté, j’ai compris pourquoi j’étais aussi effrayée par la solitude et pourquoi je me pliais toujours en quatre pour les autres, m’oubliant dans le processus. En réalité, j’ai grandi dans une structure familiale où l’amour et l’attention étaient conditionnels. Ca dépendait de ce que j’accomplissais, de comment je réagissais et surtout, de la façon dont je suivais les règles. En tant qu’adulte, je cherche énormément l’approbation des autres et j’ai le sentiment que si je n’existe pas à travers les autres, alors je n’existe pas du tout. C’est d’ailleurs là-dessus que je travaille en ce moment. Et je m’en sors plutôt bien, je dois dire. Mais Dieu que c’est inconfortable !
Attention, je ne suis pas en train de me dire que c’est tout la faute de mes parents. Je sais qu’ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient avec les ressources qu’ils avaient. Par contre, j’ai parfois le sentiment d’injustice, en me disant que s’ils avaient fait un peu plus d’effort, j’aurais peut-être moins de difficultés dans certains domaines. Et je trouve tout aussi important de dire que ma relation avec ma mère a été compliquée durant ma vie d’adulte et que de revenir en arrière sur mon enfance et sur son propre fonctionnement m’a permis de comprendre certaines choses, mais pas forcément de pardonner. Le mal qui a été fait est bien réel et maintenant qu’elle est partie, on ne pourra jamais le réparer. Cela dit, si elle était toujours vivante, pas sûre que ce soit réparable non plus… Enfin bref. Tout ça pour dire que faut creuser dans votre enfance, vous y trouverez sûrement des réponses.
Aller mieux est un choix
Une chose importante que j’ai compris en suivant ma thérapie, c’est qu’on ne peut pas forcer quelqu’un à changer. Ca doit venir de iel-même. Si vous avez une personne de votre entourage qui ne va pas bien, il ne servira à rien de la forcer à aller se soigner. Ca doit être une décision personnelle. Sinon, ça ne marchera pas. Personnellement, il m’a fallu deux ans pour accepter de voir que vraiment, je n’allais pas bien. Mais je me suis retrouvée dans une situation où je voulais vraiment que les choses s’améliorent. Bon, je vais pas vous mentir, on est en 2025 et j’ai pas fini mon chemin de guérison. Certes, je vais clairement mieux qu’en 2021 ou 2024, mais tout n’est pas résolu.
Et la thérapie, c’est pas forcément agréable. Ah ça non ! On se met à nu, on fait face à nos démons, à nos traumatismes, à des pensées pas très jolies, à des schémas négatifs et ça demande des efforts et du courage. Donc oui, parfois, c’est plus simple de rester dans la misère et de s’apitoyer sur son sort, de faire l’autruche, en quelque sorte. Le chemin de guérison n’est pas facile, mais rester dans le chaos familier, ce n’est pas non plus l’idéal.
Rien n’est linéaire
Ce n’est pas parce qu’on commence une thérapie, qu’on peut se dire que d’ici quelques mois, tout sera derrière nous. La preuve, c’est que quand j’ai commencé à voir ma psy, en mars 2021, je n’avais aucune idée de tout ce qu’on allait retourner et découvrir enfoui dans ma psyché. Il y avait déjà tellement de travail à faire sur mon état psychologique, avec toutes les choses qui s’étaient accumulées en 30 ans. Et il ne faut pas oublier qu’à côté de ce travail de thérapie, il y a la vie qui continue. Des évènements inopinés, des nouveaux obstacles à affronter…
Et même si on est un peu mieux équipé.e.s en étant en thérapie, certains trucs sont quand même compliqués à gérer. La mort de ma mère, la séparation du papa d’Arthur, le déménagement, la nouvelle relation toxique, le climat du travail anxiogène… tout ça, même si j’avais des outils, c’est des évènements dans lesquels il faut naviguer et c’est rude. Il y a plein de moments où je me suis dit que ça n’avait servi à rien. Que je n’avais rien appris. Que je répétais à nouveau les mêmes schémas… Mais la vie est non seulement un cycle, où certaines périodes seront faciles et prospères, tandis que d’autres seront acérées et compliquées. Et c’est important de se souvenir que ce n’est pas parce qu’on a l’impression de replonger, que tout le travail précédent a été inutile. Ce n’est pas le cas. Une thérapie, avec le ou la bonne psy, ce n’est jamais du temps perdu.
Ce que j’en retire
Rencontrer ma psy en 2021, ça a été une des plus belles choses qui me soit arrivé dans ma vie. Grâce à elle, j’ai pu comprendre énormément de choses sur moi. J’ai ainsi pu réfléchir à comment reconditionner mon cerveau pour penser autrement, pour agir différemment. Tout ça dans le but d’améliorer ma vie et de moins souffrir. Parallèlement, j’ai lu beaucoup de livres, écouté des podcasts, principalement au sujet des relations avec les autres. Parce que c’est l’un des thèmes les plus prédominants dans ma vie. Cet été, quand j’allais vraiment mal, je voyais ma psy une fois par semaine. Aujourd’hui, nous nous rencontrons une fois par mois. Prochainement, j’arrêterai peut-être ma thérapie. Je ne sais pas.
Certains moments sont encore difficiles à accueillir et je suis contente de savoir que j’ai son soutien. On verra. Ce que je sais, c’est que j’ai les outils pour aller bien. Pour vivre une vie épanouie, dans laquelle je me sens bien. Que j’existe en tant que Jade, même si je n’endosse pas le rôle de maman, ou d’amoureuse. Que j’ai le droit de penser à moi avant de tout sacrifier pour les autres. Que mes besoins sont légitimes et que j’ai le droit de poser des limites. J’ai énormément avancé sur tous ces points et je pense que sans ma psy, je n’y serais pas forcément arrivée. Pas aussi bien. Ni aussi vite. Ca m’a permis de mettre des mots sur mes ressentis, d’expliquer mes expériences et de les légitimiser. Et ça, ça a tout changé.
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Et vous, la santé mentale, ça roule ?
Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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