Il est (pas si) loin derrière, le temps où le but ultime, c’était d’être en couple. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. On a jamais vu autant de livres et de contenu sur le célibat et le choix de rester seule. Dernièrement, Vogue a publié un article “Is having a boyfriend embarrasing, now ?” et la discussion a fait grand bruit. Comme je me sens un peu concernée par le sujet, je vous partage mon point de vue (un peu à la traine, certes).
Conditionnement
“Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”… tel est l’adage que l’on connait si bien et avec lequel on a grandi, soit à travers les contes, soit à travers les Disney. Assez jeune, on nous explique que pour être heureuse, il faut se trouver un homme. Il faut être choisie par un homme. Sinon, ô malheur, on va finir seule avec nos 36 chats et on passera pour la folle de service. Ca, c’est la faute du patriarcat, qui met en avant la famille où c’est l’homme qui passe au premier plan et où la femme n’est bonne qu’à se soumettre. Et même si en 2025, on a l’impression d’avoir évolué à ce sujet, je n’en suis pas si sûre… Il suffit d’observer les dynamiques dans les couples hétérosexuels et de constater tous les privilèges octroyés aux hommes lorsqu’ils sont en couple et comparer le statut des femmes et toute la charge que cela implique. On dit même que les deux groupes les plus heureux sont les hommes mariés et les femmes célibataires… Et pourtant, on s’accroche et on cherche à tout prix à être en couple, même si on en retire pas tant de bénéfices que ça.
Ouvrir les yeux
J’ai passé plus du tiers de ma vie en couple. Même carrément la moitié, si on compte les histoires pas sérieuses d’adolescence. Et quand j’y pense, c’est ultra flippant. Parce que si j’analyse vraiment tout ça, j’ai grandi dans l’objectif d’avoir un amoureux. C’était mon but ultime. Et à travers ça, j’ai fait abstraction de la grande majorité de mes propres envies et mes besoins. Et je me suis retrouvée à 33 ans et dans un flou intersidéral : je ne savais pas qui j’étais. Comme l’explique Chanté Joseph, l’autrice de l’article de Vogue, les femmes ont tendance à calquer leur personnalité sur leur partenaire. Et franchement… quelle idée débile. En faisant ça, on apprend pas du tout à se connaitre soi-même. Ce qui débouche sur une pauvre estime de soi. Bah oui, on peut pas s’aimer soi-même si on ne se connait pas.
Heureusement, on est de plus en plus de femmes qui se posent la question de leur statut dans la société, qui interrogent le couple, la relation aux hommes. A mon avis, ça a un peu commencé à l’ère #MeToo, où la parole des femmes a commencé à se faire entendre et où on s’est senties moins seules. Puis, il y a eu l’essor des réseaux sociaux, comme TikTok, par exemple, qui permettent aux femmes de partager leurs expériences. Et petit à petit, le murmure se fait de plus en plus entendre. Et on commence enfin à ouvrir les yeux.
Changement de discours
Là où avant, on mettait sur un piédestal les relations amoureuses, on décide aujourd’hui de nourrir les autres relations. Les notions de polyamour et d’anarchie relationnelle prennent de l’ampleur. De plus en plus, on assiste à un changement de discours quant au statut de la femme. On célèbre davantage le célibat, parce qu’on se rend compte qu’il vaut vraiment mieux être seule que mal accompagnée. Et que souvent, on est vraiment mal accompagnées, mais qu’on a un peu l’impression que c’est une obligation. Pour entrer dans une norme sociale, pour exister en tant que personne… Alors que non. Notre valeur n’est pas définie par le fait d’être en couple, d’être mariée, d’être maman… Plus on déconstruit cette dynamique, plus on se rend compte de la richesse qu’on détient en nous et qu’on mérite de s’offrir de l’amour à soi-même et que non, les femmes ne sont pas des êtres de sacrifice.
Alors, à quoi ça sert ?
Parfois, il m’arrive d’avoir quelques petites faiblesses. De me réinscrire sur les applis de rencontre. De rêver à un amoureux auprès de moi… Mais la réalité est bien différente. En effet, j’ai l’impression que les femmes ont fait un travail énorme de déconstruction des relations. Chose que les hommes n’ont pas encore fait… Ca crée un déséquilibre très grand lors des rencontres. Et assez vite, je me rends compte que je perds mon temps sur ces applis. Déjà, la majorité des hommes qu’on y rencontre sont vraiment médiocres. Et quant à ceux qui pourraient avoir une étincelle de curiosité pour le sujet des relations hommes / femmes… c’est fatiguant de devoir faire le travail de les éduquer. On préférerait largement avoir accès à des hommes déconstruits. Mais au vu du contenu masculiniste qui circule constamment sur internet, c’est pas demain la veille.
Alors oui, bien sûr que j’aimerais avoir un partenaire de vie, un allié, quelqu’un sur qui m’appuyer. Mais je sais aussi que je peux m’en sortir toute seule. Et donc, je ne suis plus du tout dans cette optique de trouver chaussure à mon pied à tout prix. Avoir un amoureux, oui, mais à certaines conditions. Je préfère rester seule, plutôt que de confier mon coeur à quelqu’un qui n’y fera pas attention et qui me rendra considérablement malheureuse. Donc, faut vraiiiiment que ça en vaille la peine. Et en attendant de tomber sur la bonne personne, je préfère nourrir mes amitiés et mon monde intérieur.
Démarche délicate
De par mon expérience, je constate que faire le choix de ne pas être en couple et de ne pas tendre à chercher l’amour, c’est pas hyper facile. A mon avis, c’est là que tout se joue. Il y a fort à parier que les femmes qui se disent un peu embarrassée d’avoir un amoureux se posent des questions par rapport à elles, à leur relation. Alors que si ça se trouve, elles ont des partenaires ultra sains et posés et qu’elles se sentent épanouies. Et tant mieux ! Mais je comprends si tout à coup, on encense les femmes qui choisissent le célibat et qu’elles se comparent. Parce que bon, les choses évoluent, mais on a toujours tendance à comparer les femmes entre elles… Alors qu’au final, il est important de reconnaitre que les deux choses sont tout aussi bien. Etre en couple, si l’on se sent bien, respectée et aimée, c’est génial. Mais c’est aussi possible de se sentir épanouie en étant célibataire. Ne nous comparons pas. On a chacune notre propre chemin de vie à parcourir. L’important, c’est d’être sûre de soi et de ses choix.
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C’est quoi, votre rapport au célibat ?
Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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