Maintenant que je prends mes antidépresseurs depuis plus d’un an, je crois que je suis assez légitime pour vous parler de mon expérience. Je tiens tout d’abord à dire que mon expérience est personnelle et que chaque personne peut réagir différemment et que si vous avez des questions ou des doutes, allez en parler à votre médecin. Mon but, c’est de vous narrer mes ressentis, en espérant que certain.e.s d’entre vous se sentent moins seul.e.s dans tout ça.
Un mot qui fait peur
Antidépresseur… c’est contre la dépression, non ? Dans mon cas, oui. Mais ça a aussi agi contre mes angoisses et mon flux de pensées. Pour ma part, c’est en juin 2024 que tout s’écroule (encore) et après plusieurs mois de thérapie, on décide que je ne vais vraiment pas bien et que les antidépresseurs pourraient m’aider à aller mieux. A ce moment-là, je ne sais pas trop à quoi m’attendre, mais je suis rassurée qu’on me trouve une solution et aussi, ça rend mon mal-être plus réel. Ce qui, d’un côté, me rassure de me dire que non, je ne suis pas folle, mais d’un autre côté, c’est pas facile d’admettre qu’on a touché le fond.
Temps d’adaptation
Le plus dur, je pense, c’est le début de la prise. Parce que les antidépresseurs, ça fonctionne sur la longueur. C’est pas comme du paracétamol qu’on prend contre les maux de tête et qui agit dans les trente minutes. Non, les antidépresseurs, il faut entre trois et quatre semaines pour qu’ils fassent effet. Et dans ces moments-là, c’est extrêmement long. J’ai tout de même remarqué des changements assez instantanément. Par exemple, dans les premiers jours, j’étais incapable de pleurer. Vous me direz que c’est une bonne nouvelle. Mais en fait, je ressentais encore beaucoup de tristesse et de colère et mon réflexe depuis toujours pour évacuer mes émotions, ce sont les larmes. Là, rien ne sortait. Et du coup, la colère que je ressentais en moi n’arrivait pas être digérée. Je me souviens avoir eu très peur de cette émotion extrêmement forte, parce que j’avais très envie de tout casser autour de moi ou de me faire mal. Alors, pour évacuer, je suis sortie marcher et prendre l’air. J’ai finalement réussi à gérer la crise, mais c’était très frustrant de ne pas réussir à pleurer.
Effets secondaires
La prise d’antidépresseurs, comme beaucoup de médicaments, a ses effets secondaires. Et je n’ai pas été en reste. J’ai expérimenté la plupart des effets secondaires assez classique, comme par exemple, un vide intersidéral (c’est les émotions négatives qui se sont tues mais qui ont juste laissé un désert béant), une grande perte d’appétit (le moment où j’avais faim, c’était le moment où je me sentais physiquement mal et faible et donc c’était ultra compliqué de me faire à manger), une très grande fatigue, des maux de tête… Et dans les effets secondaires moins communs, j’ai eu droit à des démangeaisons. C’était vraiment pénible et ça a duré environ deux semaines…
Les effets positifs
Heureusement, les effets positifs se sont finalement faits ressentir. Déjà, j’ai remarqué que mon esprit était plus calme. Habituellement, mes pensées aiment tourner dans tous les sens et imaginer les pires scénarios. Alors, au début, j’étais vraiment incapable de fonctionner correctement, mais au fil des semaines, ça s’est ajusté. Une des choses les plus flagrantes, c’est que le soir, je m’endormais presque instantanément. Alors qu’avant, il me fallait plus d’une heure pour trouver le sommeil, parce que je repensais à ma journée, à ce que j’aurais dû dire, ou faire. Et ensuite ça rebondissait sur un événement du passé, puis un autre… Là, toutes ces pensées se sont tues.
Les larmes aussi, ont arrêté de couler, comme je l’ai dit plus haut. Sauf que maintenant, quand je pleure, c’est que j’en ai réellement besoin et ça arrive bien moins souvent. Et dans la même vague, je n’ai plus de pensées où j’ai envie de mourir. Alors, occasionnellement, je me dis que j’ai pas très envie d’exister, ou alors je me dis “à quoi bon ?”. Mais les pensées parasites où j’ai envie de me faire du mal, elles ne sont plus là.
Globalement, je sens que je fonctionne bien mieux lorsque je prends mes antidépresseurs. Mon esprit est plus clair, plus apaisé. Ca me permet de mieux réfléchir, de prendre des décisions et de comprendre ce qui se passe autour de moi et en moi. C’est un peu comme si ça avait enlevé de la brume de mon esprit, qui m’empêchait de voir les choses de façon claire.
Erreur de parcours
Il y a quelques mois, j’ai commencé à fréquenter quelqu’un. Je me sentais bien. Alors, un peu naïvement, je me suis dit que j’allais baisser le dosage de mes antidépresseurs. Puis, durant deux ou trois jours, j’ai oublié de les prendre. Alors je me suis dit que c’était l’occasion d’arrêter. J’allais mieux, après tout. Puis, finalement, certaines grosses angoisses sont revenues. La relation s’est arrêtée. J’étais au fond du bac. Je me suis rendue compte que c’était peut-être pas la meilleure idée d’avoir arrêté les antidépresseurs, en fait. Et effectivement, on est pas sensés faire ça. Donc, j’ai repris mon traitement. Quelques effets secondaires ont suivi : fatigue extrême, maux de tête… Mais globalement, c’était pas si terrible que la première fois.
Arrêter les antidépresseurs sans concerter ni ma psy, ni mon médecin a été une grossière erreur de ma part. Et maintenant, je le sais. Je sais aussi maintenant que mes antidépresseurs sont de véritables alliés et m’aident à aller bien. Oui, j’ai travaillé sur moi, mais ils ont un grand rôle à jouer dans tout ça. Donc, je continue de prendre mes antidépresseurs et ce, jusqu’à ce que je me sente réellement mieux en n’étant pas dans une relation. Et j’arrêterai seulement lorsque j’aurai l’aval de mon médecin et de ma psy. Et si je dois continuer encore plusieurs années, c’est ok.
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Avez-vous une expérience les antidépresseurs ?
Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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