En voilà une phrase que je dis tous les jours. A mes enfants. A mes collègues. Aux lecteurs de la bibliothèque… “C’est pas grave.” Et je le pense réellement. Sauf que (grâce à ma psy), j’ai réalisé que cette phrase, je ne me l’adressais jamais à moi-même. Je vis dans un monde intérieur où je me mets la pression constamment. Tout doit être absolument parfait en tout temps. Donc, il faut que j’apprenne à avoir de la compassion pour moi-même. Et comme je pense ne pas être la seule à être trop dure avec moi-même, je vous partage ma réflexion à ce sujet.
Le droit à l’erreur
Personnellement, j’ai tendance à penser que je n’ai absolument pas droit à l’erreur. Que tout doit être parfait du premier coup. Que tant qu’à rater, autant ne même pas essayer. Sauf que non ! C’est justement en essayant et en faisant faux qu’on apprend et qu’on finit par réussir. Comme dirait la brillantissime Taylor Swift : “Give yourself the permission to fail”. En français : “Permettez-vous de faire des erreurs”. Je crois qu’il est fondamental d’être plus indulgent envers soi-même. Après tout, certaines choses sont peut-être innées, mais la majorité des choses s’apprennent. Et s’entraînent. Ce qui signifie qu’il est normal de ne pas tout maîtriser et encore moins du premier coup.
L’art de persévérer
A l’âge de 14 ans, j’ai reçu un skate. Je voulais faire comme Avril Lavigne et j’étais trop fière. Autant vous dire que j’ai pas fait long feu sur ce skate… Pourquoi ? Eh bien, parce qu’après la première chute, je l’ai rangé au placard. Bien sûr, je ne serais pas devenue la nouvelle Tony Hawk (si t’as la réf, c’est que t’es un dinosaure), mais si j’avais un peu persévéré, je pense que ça m’aurait appris deux-trois trucs. Déjà, j’aurais un peu plus cru en moi. Et ça, ça aurait été vachement cool. Peut-être même plus cool que de faire du skate. Toujours dans la même idée de mimétisme, j’ai voulu faire de la guitare. Mais non, les cordes faisaient trop mal aux doigts et honnêtement, j’avais la flemme. Alors, là non plus, je n’ai pas persévéré. Et sur ce point-ci, je regrette un peu tout de même. J’aurais vraiment trouvé chouette de savoir jouer de la guitare. Il n’est pas trop tard, me direz-vous. Oui, je sais…
Mais quand j’y réfléchis, il y a quand même certains domaines de ma vie où j’ai persévéré. Peut-être pas toujours pour les bonnes raisons, mais la persévérance était bien présente. Je pense notamment à ma longue relation, dans laquelle j’ai essayé, j’ai cherché des pistes et des solutions. C’est pareil quand j’ai décidé d’entamer une thérapie. Sans persévérance, je n’y serais pas arrivée. Alors je pense que la motivation du skate n’était pas si grande, au final. En tout cas pas autant que mon bien-être mental. Et aussi, je pense que cet art de persévérer, je l’ai cultivé au fil du temps et qu’à 14 ans, ça ne faisait pas encore partie de moi.
Etre son propre parent
Je crois que ce “c’est pas grave”, je ne l’ai pas beaucoup entendu au fil de ma vie. Et par exemple, si on me l’avait dit lors de la chute en skate, ça m’aurait permis de retenter le coup. De prendre confiance. A la place, ce skate, je n’ai plus eu envie d’en entendre parler. Pour moi, c’est comme s’il représentait la honte d’être si nulle. Alors qu’il aurait pu représenter l’entraînement, la persévérance et la confiance en soi (et la coolitude ultime, on va pas se mentir). Mais non.
Alors, comme ces quelques mots ne m’ont pas été adressés très souvent, je me rends compte que c’est à moi aujourd’hui de les prononcer. Alors, c’est pas grave. C’est pas grave si on réussit pas du premier coup. C’est pas grave si ça prend du temps. C’est pas grave si on est fatigués. C’est pas grave non plus d’avoir besoin de soutien et d’aide. C’est pas grave de se sentir comme un vieux caca aujourd’hui. C’est pas grave.
Le temps de l’apprentissage
On n’attend pas d’un enfant qui marche tout juste qu’il se lance dans un marathon. Ce serait audacieux. On sait que les choses nouvelles prennent du temps et de l’entraînement. Dans mon cas, cet apprentissage concerne la vie en tant que célibataire. C’est quelque chose de nouveau pour moi, que je ne vis que depuis quelques mois. Et c’est très peu, en comparaison à tout le reste de ma vie. Alors, c’est normal que tout ne soit pas facile tout de suite. Ca demande un temps d’adaptation. Et c’est pas grave, si je me sens seule le dimanche sur mon canapé. C’est pas grave si j’ai des émotions ambivalentes. C’est pas grave non plus d’être un peu perdue et de ne pas trop savoir comment naviguer dans cette nouvelle étape de ma vie. C’est pas grave si je ne profite pas de mon temps libre, autrefois si précieux, pour être hyper productive. C’est pas grave si j’ai besoin de temps pour me reposer et pour décompresser. C’est pas grave de ne rien faire, je peux juste être.
Par contre, ça c’est grave
J’ai eu tendance à minimiser certaines choses au fil de ma vie. Et je me rends compte que quand même, certaines choses sont graves. Par exemple, il est important de ne pas minimiser ma santé mentale, ni de me laisser marcher dessus. Ce “c’est pas grave”, il doit m’être adressé à moi-même et non pas excuser la façon dont d’autres personnes me traitent. Et cette nuance, je pense qu’elle est fondamentale. Réussir à définir ce qui est “grave” et ce qui ne l’est pas. Avec de l’entraînement, ça finira par être plus facile. Je vais continuer de me donner de l’amour, d’écouter mes ressentis et arrêter de me mettre trop de pression.
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Blogueuse suisse romande depuis 2016. J’aime répandre de la bonne humeur autour de moi ! Que ce soit dans le burlesque, la spiritualité ou ma vie de maman, j’essaie toujours de me focaliser sur le positif. Et si je n’y arrive pas, je rajoute une dose de paillettes !
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